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Un "x", c'est pas forcément négatif, même si ça sous-entend quand même une fin (et un début?), en plus d'être une espèce de croisée de chemins, un enchevêtrement quelconque.
Et pour ne pas gâter le tout, c'est à quelque part entre un petit diagramme mathématique (ou une variable algébrique, si on veut pousser), en plus de sonner comme des mots à l'oreille.
Je trouve que c'est une bien belle base, pour une trame narrative. Et pour un roman.
C'est probablement l'une des choses les plus constructives que j'ai faites dernièrement, dessiner un gros "X" dans un cahier, puis écrire quelques mots à côté.
J'espère que tout va bien se passer pour la suite.
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Cette nuit-là, l'impression que mes pensées s’égaraient pour aller envahir des coins obscurs et revenir me chuchoter des vies à l’oreille était encore plus flagrante qu'à l'habitude. Je marchais parmi les ombres de ce qui avait été ou de ce qui aurait pu être, je tendais la main devant moi, comme pour effleurer la neige, avec pour seul but de m’approcher de l’enfant qui y jouait autrefois avec ses frères et sœurs. Tout cela à portée de main, et pourtant si loin ! Ils s'évanouissaient tous entre mes doigts, et jamais je ne pourrai savoir ce qu'ils auraient pu devenir.
C’est alors que je la vis. Je marchais tranquillement, j’empruntais un détour de la route et soudainement, elle était là, belle, si belle, étendue sur la neige, que je la pris d’abord pour un autre de ces fantômes de mon esprit. Ses cheveux s’étaient répandus autour de son visage, comme une auréole sombre illuminant la pâleur de son visage, ses lèvres entrouvertes, gercées par le froid, semblaient m’appeler, me demander d’aller poser ma main sur sa joue. Je n’étais pas pressée, cependant j’étais nerveuse, l’instant s’était agrémenté d’un solennel qui n’était pas sans m’instiller un semblant de crainte. Et pourtant, j’avançais. Quelques pas. Un, deux. J’y étais, et des souvenirs que je croyais perdus, évanouis sans que j’en aie eu conscience, refirent surface.
J’avais toujours appartenu à ce village, à l’exception d’un bref intermède où j’avais plus ou moins roulé ma bosse de par le monde, selon mes moyens, et où je m’étais grisée de l’illusion de vivre. J’avais fini par revenir, lassée de jouer dans ce spectacle qui n’avait pas de sens, abandonnée par mes rêves de grandeur où je devenais une écrivaine de renom. Je m’étais recluse et j’avais accepté, au fil des années, que personne ne viendrait me sortir de cet exil volontaire. Devant moi, étendu dans la neige, se trouvait pourtant un fragment des jours anciens. Je l'avais connue à l'université, juste avant sa chute, au moment où tous lui prédisaient encore un brillant avenir couronné de succès en tout genre, telle une fée illuminant ce qu'elle touchait de vertu et d'intelligence.
Je crois que je m’approchai d’abord simplement par curiosité, pour voir ce qu’elle faisait dans la neige, pour toutes ces fois où je ne m’étais pas approchée, peut-être, dans les moments difficiles. Ou ce n’étaient que des excuses, et je savais déjà que je voulais la regarder longtemps, très longtemps, jusqu’au moment où je ne le pourrais peut-être plus. Elle avait l’air de fixer le ciel, absorbée compter des étoiles, pour ce que j’en sais, car elle ne tourna même pas son regard vers moi lorsque j’approchai, et dieu sait à quel point mes bottes faisaient crisper la neige à chacun de mes pas. Mais je crois qu’il ne faut pas mêler dieu à ces histoires. Je pense que mon intention de départ était de lui parler, de lui dire « Excusez-moi, est-ce que ça va », mais comment peut-on ramener quelqu’un d’aussi perdu ? j’ai eu peur. Je me suis plutôt assise à ses côtés dans la neige et, lorsque j’ai pris conscience de sa respiration faible, si ténue, je n’ai pu m’empêcher de lui caresser les cheveux.
Je ne saurais vous dire combien de temps cela a pu durer. Je sais cependant qu’après un moment, un long moment, ses cils se couvrirent de givre. Peu après, ses yeux bougèrent ; je crois qu’elle essayait alors de se réveiller, qu’un bref instant de lucidité l’encourageait à lutter contre ma présence rassurante. Je remarquai alors que ses doigts bleuissaient légèrement, soit, elle n’était pas du tout préparée à passer la nuit à compter des étoiles. Lorsque je vis ses tremblements et sa panique monter comme une marée submergeante, je continuai à lui caresser les cheveux doucement, et je posai une main ferme sur sa joue. Chhhhh, mon enfant, pensai-je, c’est presque fini. N’arrête pas de compter maintenant. Encore aujourd’hui, je suis persuadée qu’elle a compris que je ne voulais que son bien en l'accompagnant ainsi.
Et vint ce moment, ce moment si ténu… Elle ne pouvait que rester à mes côtés dans la neige à recevoir mes caresses et je ne pouvais que continuer à les lui donner tranquillement, pour qu’elle n’ait pas peur. On aurait dit une enfant devenu de plus en plus petite, recroquevillée à l’intérieur d’elle-même et accrochée à mon affection, à ma main qui la guidait vers le bout de la nuit comme à une dernière chance. Dans toute sa naïveté, peut-être, elle me suivit jusqu’au dernier moment. À l’aube, lorsque son souffle se fit irrégulier, je la quittai. De toute façon, elle dormait.
Je pense que j’aurais pu écrire pendant des heures, assise sur ma petite chaise, à tenter de rendre compte de ce moment dont je ne verrai jamais la fin moi-même. Mais le temps me manque et je ne trouve que ces mots pour me tenir compagnie, car personne d'autre ne me tient par la main pour m'accompagner vers la mort.
]]>A. J'aime vraiment beaucoup mon amoureux.
B. J'suis une fille insécure de nature, du genre qui a toujours peur d'être rejetée, de ne pas être assez bien, de se faire détester secrètement, etc.
A+B = une certaine forme de jalousie.
Pas une jalousie maladive et inavouée qui me pousserait à le manipuler pour qu'il soit avec moi dans tous ses temps libres, mais tout de même une jalousie qui me ronge et me donne envie de faire un calin à mon toutou lorsqu'il est avec d'autres personnes.
Quand il est seul avec ses amis, qui étaient aussi les miens avant qu'on sorte ensemble, je me sens toujours exclue. Ils le connaissent depuis plus longtemps, mais avant, ça ne dérangeait pas. Ils n'avaient pas besoin de faire des soirées juste entre eux où je n'étais pas là, j'ai l'impression que depuis que je suis sa "copine", je n'ai plus tout à fait le même rôle dans le cercle d'amis. J'suis toujours aussi sympathique, mais on ne peut plus m'inclure dans tout.
Je comprends qu'on ne puisse pas toujours être ensemble, c'est seulement qu'on avait trop d'amis communs avant de se fréquenter. Ils étaient ses amis depuis longtemps, mais ce sont aussi les miens depuis deux ans. Ça compte pas? Je trouve ça plutôt long, moi, deux ans, dans un cercle d'amis. Je n'étais pas toujours avec eux non plus, mais dans des moments comme maintenant, je me sens tout de même exclue.
Je crois que je comprendrais mieux s'il prenait du temps pour voir des amis que je ne connais pas vraiment, qui font partie de sa vie, mais pas de la mienne. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Moui, c'est le problème je crois. Peut-être que je suis pas si jalouse que ça, c'est simplement une histoire de circonstances. Ça adonne que des bons amis à moi et mon copain veulent se voir seuls, sans moi. Compréhensible, mais c'est aussi une certaine forme de double rejet.
Je n'aime pas la situation. C'est plus facile de se détacher en se disant "On a des vies sociales différentes, on doit aussi prendre du temps pour nos amis", quand on n'a pas les mêmes amis. C'est plus délicat dans l'autre cas, parce que ça implique que les amis en question ne peuvent plus te voir comme une autre amie parmis eux.
T'es la blonde à l'autre.
Bâtard.
]]>Comme je l'ai rarement été.
Non, jsuis pas du genre à me mettre en colère, jsuis plutôt du genre à évaluer les intentions de la personne, à me demander si je ne réagis pas pour rien, et à finir par laisser passer sans plus. Du moins, dans 99% des cas. J'ai pas beaucoup de gens autour de moi qui sont pas corrects.
Maintenant, voici l'exception: mon amoureux et moi, on parle d'aller en appart ensemble. En fait, ça nous tente vraiment beaucoup, juste à y penser, on devient excités comme des petits enfants (sans sous-entendu...). On a un ami commun qui parlait déjà d'aller en appart avec mon amoureux, alors on se dit qu'on va lui proposer d'y aller les trois ensemble.
Premier soir, sa réaction:
"Oui, ce serait génial, aucun problème, on trinque à notre future colocation!"
Deuxième soir:
"Je veux plus rien savoir, je suis sûr que vous allez toujours me laisser à part".
Alors que ça fait plusieurs mois qu'on est ensemble et qu'on le voit au moins une ou deux fois par semaine, minimum.
Après lui avoir parlé pendant 3 heures (oui, c'est le temps que ça a pris pour que ça lui passe), il finit par dire "mouan peut-être" comme un petit enfant gâté et capricieux.
Parce qu'il faut savoir qu'au détour, il a dit "Non, je ne vous fait pas confiance du tout, je suis sûr que vous n'allez pas tenir parole et me laisser seul."
Il a aussi ajouté: "Oui c'est bien beau les compromis, Blueyes, je suis sûre que ton amoureux en fait pour toi, mais toi, en fais-tu pour lui?"
Tabarnac, sale con. Quelle insulte gratuite.
Et aussi: "Bah, peut-être que j'irais rester avec vous, mais ça me ferait chier de vous voir vous tenir par la main ou vous embrasser des fois, moi je suis célibataire et ça me fait chier bon."
Ça reste comme ça. Malgré tout, jsuis prête à lui passer cette fois-là, il aurait pu être vraiment insécure.
Mais hier soir! LE seul soir, depuis deux semaines, où mon amoureux et moi, on peut passer un peu de temps seuls. Le reste du temps, on est toujours avec des amis, dont lui. Notre première soirée seuls, et il le sait. Il appelle à 8 PM:
"Hey tu fais quoi Blueyes? À souper? Ah, t'es avec ton amoureux... J'arrive dans 10 minutes!"
Et il raccroche. Il nous squatte toute la soirée, il nous squatte la bouteille de vin, on ne peut pas se toucher du tout, parce qu'il voit ça comme un "test". On peut pas lui dire de crisser son camp, parce qu'il va dire "alors ça serait comme ça en appart". Il s'incruste. À 11h, on finit par lui dire qu'on a des devoirs (qu'on aurait bien faits plus tôt, n'aurait été de lui). Et il reste pareil, il nous regarde faire des devoirs pendant 45 minutes avant de s'en aller juste avant minuit.
Que de culot, tout ça en ajoutant:
"Ah désolé d'avoir interrompu votre soirée en amoureux, je voulais juste voir si c'était vrai que vous acceptez n'importe qui même si vous êtes seuls."
Gros con.
En plus, il empire son cas de lui-même:
"Ben quand on restera ensemble, vous aurez juste à vous voir les vendredi soirs, je serai pas là, je travaille. D'ailleurs, vous faites quoi samedi en fin de semaine?"
Moi: "Je peux rien faire, j'ai un final le lendemain."
Et lui d'ajouter:" Bon ben parfait, l'amoureux, tu t'enviens chez moi et on passe une soirée juste nous deux".
Emmerdeur. Il peut même pas nous laisser celle-là?? On peut pas se voir avant, l'amoureux et moi, et il le sait. Évidemment, quand mon amoureux va lui dire "On remet ça", parce qu'il est vraiment fâché contre lui aussi, ça va passer sur mon dos.
"Ta blonde est trop possessive, elle t'empêche de voir du monde".
Gros con.
J'vais pas rester avec lui, pas question. C'est un gros enfant immature. Mais je veux vraiment rester avec mon amoureux, ce serait le paradis.
J'espère qu'il va accepter un petit changement de plans....
]]>En bout de ligne, même si je n'écris plus beaucoup sur internet, c'est toujours ici que j'ai envie de venir lorsque me prend le besoin d'écrire. Alors tant pis, tant pis pour les gens qui pourraient venir lire sans mon accord, moi je bouge pas.
***
J'sais pas trop par quoi commencer. Si j'ai eu envie écrire ce soir, d'abord, c'est parce que je sais pas assez bien dessiner. Drôle de lien? C'est que j'avais un gros trop plein d'émotions, si on veut, un ptit moment où ça déborde, alors j'ai pris mes crayons et j'ai dessiné. Le problème, c'est que ça rend pas très bien l'émotion, vu mes talents (...). Dommage. Voici donc une deuxième tentative.
Je vis toujours ma belle grosse histoire d'amour, dont j'ai peut-être (un peu) parlé ici. Peut-être pas. J'étais chez lui hier soir, il reste encore chez ses parents, il était une heure du matin et on était coincés à deux dans son petit lit simple qui craque à chaque mouvement, il faisait bien trop chaud, on était collés l'un contre l'autre, nus, il avait son bras autour de moi. J'avais la tête sur son épaule, je'crois qu'il me caressait la joue. C'était tout simple, une fois de temps en temps, l'un de nous murmurait un "hmmm". Il a dit "C'est parce que j'suis bien". C'est drôle, je me disais justement que c'était le cas pour moi aussi. Mais pas un "j'suis bien" dans la veine des "je suis heureuse", un "j'suis bien" qui veut dire que je me sens un peu immortelle, un peu pas là, un peu ailleurs. Immortelle, parce que oui c'était du bonheur, mais que penser au temps qui passe et au bonheur qui passe aussi, ça me faisait pas un pli. Pas un. Il était toujours là intact le gros bonheur, point final. Quand il m'a murmuré "J'suis bien", j'ai trouvé ça drôle. Et j'me suis endormie sur son épaule.
Ça fait déjà 4 mois. Je n'aurais pas cru que c'était possible, vraiment. Quatre mois à rire tout le temps. Le lendemain de la première nuit que nous avons passée ensemble, c'est ce que ma coloc m'a dit: "Je vous ai entendus rire toute la nuit". Il riait parce que je lui donnais des becs sur le nez. Je riais parce qu'il me serrait dans ses bras et qu'il ne voulait plus me laisser partir. On riait ensemble de ma coloc qui était allée dormir avec un autre coloc pour ne pas être dérangée (...). Et ça ne s'est pas arrêté. On rit en se bataillant dans les rues, en se promenant dans les musées, en prenant une (ou des) bières avec nos amis, en faisant du kayak en chantant des chansons de Noël l'été, lorsque je mets son coton ouaté qui m'arrive aux genoux...
Parfois, je rentre chez moi et je le trouve allongé sur mon lit, la face écrasée dans l'oreiller. J'adore ça, je me couche à côté de lui, dans son dos, et je le serre dans mes bras. D'habitude, ça le réveille et il me fait un gros calin.
C'est peut-être le texte le plus quétaine que j'aie jamais écrit, je sais pas, mais j'en pense chaque mot. Donc soit, 1- je suis une personne terriblement quétaine, ou 2-j'suis pas douée pour parler d'amour. Mais c'est bien de ça qu'il s'agit.
]]>Et j'ai récupéré mon ordi (après trois mois, yééé).
J'en avais marre des amis qui lisent. De ma MÈRE qui avait trouvé ce blog (ça m'apprendra à y aller à partir de son ordi). De mon EX qui lisait ce blog.
Le net c'est définitivement trop petit.
Si jamais vous voulez me retrouver, bonne chance ;). Où vous pouvez toujours laisser un commentaire gentil et je serai peut être gentille aussi.
Bye bye!!!
(joie!!!!)
]]>J'ai arrêté de pleurer aussi. C'est con, ça sonne pauvre petite fille qui se victimise en montrant à quel point elle allait mal (la preuve, elle ne le montrait plus), mais ça m'a perturbée. Je me suis ennuyée de mes petites catharsis hebdomadaires. Anyway, ça revient tranquillement, la vie, l'honnêteté, l'envie d'être moi-même aussi. C'est plutôt bon signe.
Beaucoup de choses à dire, mais pas beaucoup de temps (café internet... parce que j'ai pas encore de connexion chez moi, à part le réseau sans fil des voisins que je reçois sur le balcon, et de toute façon pas d'ordi). J'suis amoureuse. Et plus du même gars dont j'ai parlé ici depuis quelques mois. C'est nouveau, et c'est mieux. Et j'ai peur, mais bon jme botte le cul aussi. Qui ne risque rien n'a rien (et c'est fou comme ces ptites phrases ont le don de rassurer).
Je repasse pour un vrai texte bientôt. Je ne sais pas trop quelle différence ça fait ou non que j'écrive ici, mais c'est bien une façon de ne pas perdre la main alors que j'en suis encore aux multiples ''brainstorms'' pour mon projet d'écriture, c'est long se libérer l'esprit des clichés habituels. J'veux faire quelque chose de bien.
]]>Mais mon computer va crasher dans les prochaines secondes, faut faire vite. Il tombe en panne tout le temps.
J'écris autre chose ces temps-ci. Merci aux quelques-uns qui m'ont encouragé. Je veux plus lever les yeux vers les gens, au sens où "wow toi t'as le savoir absolu", mais les commentaires font parfois une différence. Étrangement, il s'est passé beaucoup de choses, ici et ailleurs, qui m'ont donné un coup de pied aux fesses.
Je ne pars pas du net, mais j'ai beaucoup d'énergie à mettre ailleurs, et de sueur.
Je repasse bientôt pour en dire plus.
]]>Pseudo-hippie: Qu'est-ce que tu lis?
Blueyes: Bah le roman des jardins... (et puis j'ai pas le droit d'être quétaine?)
Pseudo-hippie: Euh, Jardin, il est tellement mauvais! Ah non, le seul auteur du vingtième siècle qui va marquer l'histoire c'est Baricco, j'en parlais à la prof de littérature justement ya quelques jours, et elle disait qu'elle était tout à fait d'accord avec moi...
Alors le Baricco, il avait la barre haute, et je partais surtout à la recherche de points sur lesquels le descendre en flammes pour riposter à Pseudo-hippie. Au final, ça n'a rien donné, parce que ce gars, summum de modestie, n'est pas très sensible à un argument tel que "Ya beau être super recherché et bien écrit, c'est pédant comme c'est pas possible".
Bref, lui, il parlait du brouillard de la mémoire. C'est vrai qu'il y avait des bouts plutôt jolis. "Hum, aie-je couché avec ma secrétaire d'à peine vingt ans". Mais bon. Ça rachète pas tout.
Celui que je connais le mieux (et le moins) reste tout de même le mien. Bien épais, dense à souhait, vous ne serez pas déçus.
Pour moi, le brouillard, c'est surtout tenter de savoir jusqu'où je peux aller en essayant d'en sortir.
C'est peut-être pas très clair. C'est qu'il y a peut-être une jolie falaise au bout du "chemin", impossible de prévoir. J'ai tendance à sauter à pieds joints dans ce genre de truc/connerie, dans une certaine mesure, tout en stressant d'avance quant aux conséquences de ma prochaine imbécillité.
Anyway. Je voudrais écrire sur chéri, mais je sais pas trop dans quelle mesure je peux me le permettre. Son français n'est pas vraiment au point, mais il venait (vient?) bel et bien sur mon blog. "Of course i'll give you space, I don't have to know everything". Ouais tu parles. Je me permets un peu de ressentiment ici, parce qu'à lui je n'ai rien reproché. Où à peine. Ç'aurait été une excuse d'enfant pour me mettre en colère, on est plus vieux, on s'assume, on assume ses écrits et on ne fait plus de crises du genre "T'as fouillé dans mes trucs". Mais mais mais, j'aime bien avoir mon espace quand même.
Hier, c'était dimanche et puis il faisait beau. Pouah, c'est d'une banalité. En même temps, j'adore, cette phrase est du tonnerre. Hier, c'était dimanche et il faisait beau. Alors, on s'est ramassés cinq ou six et on est allés aux tamtams sur la montagne. C'est bien, parce que même si ça sonne mentalité "cliques hippies", ya vraiment toute sorte de monde. Eh oui, même les gens qui s'illustrent comme étant "open" sont sélectifs. Si tu t'habilles pas dans les friperies, out. That's the door coco. Enfin, on se rend là-bas quelques-uns, on arrête à l'épicerie s'acheter une caisse de bière, on s'installe à l'ombre d'un arbre. On boit, on fume, on joue un peu au foot. Puis on décide de monter la montagne du côté falaise, cette fois-ci, je suis trop dans mon monde pour avoir le temps d'avoir peur et vouloir rebrousser chemin (ma première tentative, il y a quelques mois, n'avait pas été très concluante). Ah, tiens, je suis rendue en haut. C'est tu pas joli. Et j'ai à peine entendu l'autre, là, qui disait "C'est là que je me suis pété la gueule la semaine dernière, osti que je me suis fait mal". Et il parle de fumer un joint en redescendant, ben oui, on va tous se le passer, une main accrochée à la falaise pendant que l'autre tient le joint.
Ça reste sympa, on s'est promenés dans les bois. J'étais toute sale, en plein milieu de la gang de gars qui, eux, avaient l'air tout frais. La classe. Ça m'apprendra à me coucher partout à terre. On est redescendus au centre-ville rencontrer d'autres personnes et aller manger un morceau de dessert, pour finalement partir sans laisser de pourboire à la serveuse parce qu'elle n'avait pas voulu nous vendre un gateau au complet. Non mais. Pauvre fille... On s'est finalement acheté (encore) à boire dans un dépanneur et on a marché jusqu'à un grand parc. C'était un peu surréaliste, comme journée.
Je me rappelle que B., plus tôt, en montant la montagne, était sur l'acide. Il est allé dans les bois pour revenir une seconde plus tard, en ricanant un peu. Des fois, je comprends pas ce gars. Un peu plus et je l'appellerais ma ptite junkie, mais d'un autre côté, il est tout à fait présent mentalement, doux comme un agneau et au courant de tellement de choses. Juste pour ça, j'oserais pas lui faire la morale. Mais du coup, il a passé le reste de la journée à nous botter les fesses (Aller! On a juste monté la montagne une fois, moi je la remonterais bien encore trois autres fois!! -Ouais c'est ça, ta gueule- Aller Blueyes, lève toi, je te tire là hop!- Pff).
J'ai bien aimé le parc. On s'est assis au bord de l'eau pour prendre une bière. On a jasé, et à les commentaires salaces des gars m'ont bien fait réaliser que j'étais la seule fille dans un groupe de mâââles. Ils ont au moins eu la décence de ne pas regarder dans mon décolleté, mais c'est bien la seule chose qu'on m'ait épargnée... Dieu! J'aurais pas voulu entrer dans ce groupe-là en étant la blonde de quelqu'un, je crois que j'en aurais gardé des séquelles psychologiques pour le reste de ma vie. On a fini par se percher dans des jeux d'enfants, à grimper des petits murs d'escalade et à glisser dans des toboggans. Je ne me rappelle plus trop ce qu'on a pu dire, on s'est lancé des craquelins par la tête en tout cas sur fond de "fuck moi je travaille demain"... J'aime bien être immature parfois, ça fait du bien.
Disséquer des journées, ça ne me mène nul part. Ces temps-ci, je n'arrive plus à saisir l'important dans ma ptite vie. Il y aurait tant d'autres choses à conter, plusieurs soupers bien arrosés, des amis aux yeux vides qui se couchent dans la rue sans vouloir bouger. La chaleur de la ville, le voyage en Autriche bientôt. J'aurais voulu faire une escale à Paris.
Je pourrais parler de mon obsession sur les juifs hassidiques. Sur les juifs en général, les hassidiques en particulier. Je ne sais pas trop d'où ça me vient, une fringale littéraire comme une autre j'imagine, ou le fait d'en avoir côtoyé beaucoup "dans le Nord", comme on dit ici.
Mais ça ne mène pas bien loin non plus.
Je me force, je fais vraiment des efforts. J'ai l'impression d'essayer de faire éclater un bouton pas encore mûr. Vous savez, il est tout rouge mais pas encore blanc, ça fait mal quand on presse et c'est tout pour rien, parce qu'il va falloir recommencer le lendemain ou le surlendemain vu que rien ne sort? Bah voilà, l'écriture, aujourd'hui, c'est exactement ça.
Alors pour faire un lien un peu foireux avec le début de mon article, voici: je suis dans le brouillard, end of the story.
]]>Par contre, dans le cahier de mes 14 ans, j'ai trouvé autre chose qui m'a perturbée. Avec des amis, en vrais petits dévergondés qu'on était, on avait décidé de se partir un recueil qui s'appellerait "L'épopée du sexe". C'est qu'on se pensait "cools" quand même! Le mieux, pour y écrire, était évidemment d'être saouls, vers environ 3 heures du mat. Ah, si mes parents avaient su ce qu'on faisait dans nos sleepovers... Extrait (avec les fautes d'orthographe en prime):
"L'épopée du sexe
Blueyes: Voici, l'ado est un pervers fini. Nous, on l'accepte, pis on veut retransmettre notre savoir érotique (tu parles, j'en avais à peine). Faique lisez ben, parce qu'à soir on a bu une couple de bière, qu'on s'est tous frenchés en beaux salauds, 2 gars, 8 filles, et qu'on en veut! Comment c'en est devenu si orgasmique? On va vous le dire, avec tous les criss de détails salaces, soyez bandés (là je compte plus les pervers qui vont tomber sur mon site) et rajoutez-en, cé pour la postérité!
Zouzou, notre à jeun officiel: Après avoir bu une couple de bières, mes ami(e)s débile ont dessidé de jouer au fameux jeu de la bouteille (beurk pcq y avait 8 filles et 2 gars, un gai et l'autre prit) plus le jeu avançait plus j'étais traumatisée. Ils ont vite oublier la bouteille et ont continuer de s'embrasser avec passion jusqu'au p'tite heure du matin.
Marie: Donc après c'être embrasser commes des tarés en jouant à la bouteille nous nous mîmes à s'embrassé ou bien à se frencher! L'un après l'autre sous le regard horrifié de Zouzou. Je peux dire que Laure et Suzie (qui avait les boules à l'air) ce plotait! Dailleur Cath Blueyes et moi avait dans l'idée de s'amuser un peu AH-AH-AH!!! Laure voulait et a toujours voulu participé avec nous. Que va-t-il arrivé? Seul le destin le sera!"
Et puis je vous jure, la page que j'ai s'arrête là. Mais bon, c'est pas comme si yavait beaucoup de choses à rajouter non plus... Hier soir, j'étais couchée dans mon lit avec Zouzou quand j'ai retrouvé ça. On a développé un mutualisme, vous savez, comme dans les cours de bio, deux organismes s'aidant mutuellement? Vous savez, j'avais commencé par écrire commensalisme, je lui montre et elle accroche, quoi: "Commensalisme, c'est pas quelqu'un qui mange quelqu'un d'autre?" Enfin, elle dort avec moi, puisqu'en vieillissant, j'ai commencé à avoir peur du noir (...) et que sa chambre est trop en bordel pour qu'elle ne puisse qu'envisager de se rendre à son lit, et encore moins de s'y coucher. Alors on est là, on lit un peu, l'envie me prend de relire mes vieux cahiers, et je tombe là-dessus. Plein de petits souvenirs: Zouzou se rappelait comment, cette nuit-là, Marie lui courait après pour l'embrasser en hurlant "Je vais t'initier, je veux t'initier Zouzouuuuuu!!". Non mais vraiment, on était des ados tout ce qu'il y a de plus adorables. Si innocents, si doux, si... ados, quoi. Et dire qu'à l'époque, ça nous semblait la mer à boire.
Il y a de vrais beaux souvenirs, aussi, dans ces cahiers. 15 ans, 1 an après la fin de ma relation avec celui que j'ai ici appelé Feu. Qui, aujourd'hui, m'envoie ces emails bêtes et méchants (mais partiellement mérités) une fois par semaine. Une journée d'été, je rentre chez moi et je trouve, sous ma fenêtre, une lettre avec une bague à l'intérieur:
"Salut Blueyes,
C'est drôle, autant tu es l'une des relations les plus enrichissantes que j'aie eues, autant j'ai toujours ressenti un malaise étrange quand venait le temps de se parler coeur à coeur.
Ça se passe quand même mieux par écrit.
Enfin, il se trouve que je voulais te l'offrir à toi (la bague). Elle patientait dans ma chambre depuis des lustres dans l'attente d'un moment propice qui n'est pas venu.
Elle est à toi, et je ne veux pas qu'elle soit le souvenir fané d'un amour mort, plutôt le trophée d'une belle histoire qui a dû se trouver une fin pour céder le pas à mieux.
Tu peux le prendre comme un cadeau de Noël, si ça te chante, ou de quoi que ce soit d'autre, même pour cette fête que j,ai manquée. Prend le surtout comme le gage d'une amitié lointaine mais acharnément présente."
Souvenirs, souvenirs. Ya vraiment des moments où j'ai gaffé dans ma vie. Et puis j'ai honte de dire que j'ai perdu la bague, parce qu'elle avait tout de même une certaine symbolique. Le symbole ne tenait pas à la bague, mais de l'avoir volontairement lancée en l'air dans ma chambre, puis d'avoir différé le moment de la chercher jusqu'à ne plus la retrouver, c'est cheap. Ben cheap. D'avoir ignoré le gars pendant les 4 derniers mois aussi. Mais bâtard, des fois, on dirait que c'est une amitié empoisonnée. J'ai quand même réussi à lui faire écrire toutes ces méchancetés: "Moi, mes amis me traitent pas comme toi. Ils me respectent. Tu me prends comme une lavette, comme un si, comme un ça. J'en ai marre. Penser que je vais l'oublier, c'est me prendre pour un épais".
Alors, voilà.
Je crois que j'ai tendance à faire ça aux gens, et surtout aux gars. Savez, cette attitude "pas touche tu m'auras pas"? Oui, on va avoir un rendez-vous, oui, on va sortir ensemble, oui on va baiser, mais tu sauras jamais ce qu'il y a au fond de moi. On me le reproche. Cette semaine, Benjamin, mon choupinet autrichien, m'a donné une belle frousse en m'écrivant cela:
" J'ai de plus en plus l'impression d'avoir à courir après toi et d'essayer d'attirer ton attention comme un enfant qui coure après sa mère pour avoir un peu d'attention. C'est trop souvent ainsi et j'aimerais que ce jeu de courir après toi cesse un peu et que je n'aie plus l'impression d'être négligé et que tu es distante avec moi. Généralement, il m'importe peu de courir après toi, parce que je t'aime vraiment énormément et que je me fous un peu de ma fierté, puisque la fierté ne cause que des problèmes, mais ma confiance en moi souffre d'être en quelque sorte négligé et je commence à me sentir stupide".
Et on s'est parlé. C'est pas grave, c'était pas si grave, ça sonne mélo, mais il a surtout dit avoir été fatigué et ennuyé par plein d'autres petites choses qui l'ont poussé à bout. En fait, ça n'avait pas l'air d'être si important à ses yeux. Mais je crains que ça ne puisse devenir une source de problèmes. Faut dire la vérité: en couple, je suis pas chiante, je suis pas jalouse, possessive, difficile ou capricieuse, rien de ça. Mais c'est peut-être parce que je n'y suis pas entièrement non plus. J'ai pas l'impression de ne pas savoir aimer, pourtant. Je voudrais surtout pas que l'histoire se répète. Des gars extraordinaires, j'en ai fréquentés. Et ils finissent tous, avec les années, par m'en vouloir de cette amertume qui me fait grimacer... Pas encore, please.
(Et puis je lisais l'invention de la solitude d'Auster, d'où ce soudain besoin de revisiter ma mémoire)
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